Atelier création conte et Kamishibaï

A Sayat, tout va !

Tout commence par un appel :

« Allo, Christine, je suis de l’accueil de loisirs de Sayat et nous avons une semaine conte la première semaine des vacances d’avril. On m’a conseillé de t’appeler. T’es dispo ? Tu pourrais nous proposer quelque chose ? »

« Bonjour, oui bien sur. Quel public ? Quels objectifs ? Quelle durée ?  Les maternelles ok. Deux groupes tous les matins d’accord. Une heure chacun, dac. Ah c’est une semaine de 4 jours. Pas de problème. Budget ? … C’est loin, les frais sont importants… Donc 6 heures sur 3 matinées pour créer une histoire, faire un kamishibaï et préparer les enfants à le raconter aux grands le vendredi sans moi … Et bien d’accord ! Tu peux compter sur moi ! »

Préparation du projet

Il faut en ce temps court faire un travail de qualité, avec plaisir pour tout le monde et un beau résultat. Il faut donc être efficace et professionnelle et ça j’adore !

Je décline mes étapes.

Mardi matin groupe 1, il faudra créer le conte, le groupe 2 devra l’enrichir. Après mon départ, l’après midi les animatrices devront trouver tous les éléments pour créer les planches le lendemain matin.

Mercredi matin, nous devrons détailler les planches de kamishibaï et préparer chacune d’elle pour qu’elles soient plastifiées l’après midi et prêtent à mon arrivée.

Jeudi matin, il faudra mettre en bouche le conte avec les planches en main et se quitter dans la joie et la bonne humeur !

C’est parti mon kiki !

Le mardi matin je reçois le premier groupe.

Je me présente, ils et elles se présentent et surtout je présente le projet et ces étapes.

On commence la « toilette » des énergies, un kiaï, jeux d’encrage, de voix et hop, on ouvre les portes de l’imaginaire. Ils et elles sont prêtent !

Dans une marche j’explique que pour commencer le conte on a besoin de savoir où il se passe. Les réponses fusent ! : « Dans un parc ! » .  Ok,  et est ce qu’il y a du monde dans ce parc ? « Des enfants ! »

Avec la méthode maïeutique, on avance ainsi pas à pas dans le conte. Je continue …

Et les enfants ils font quoi ? « Ils jouent! » donc le début de votre conte est : « Il était une fois dans un parc, un groupe d’enfants qui étaient entrain de jouer. Quand tout à coup un ? « Garçon » ok, nommé ? « Christophe », sort un … et je sors de ma poche un ballon de baudruche bleu.

Et tout en marchant, en questionnant, en faisant des gestes, des explorations selon ce qu’ils et elles me disent, le conte prend forme, né, et arrive à la fin.

Je le répète une fois pour voir avec eux s’il n’y a pas d’incohérences dans le déroulement. On se met d’accord. Tout est ok.

L’heure est terminée. On se salue et le deuxième groupe arrive.

Je recommence les présentations d’eux, moi, du projet et les exercices, puis la marche. Le conte existe déjà mais la démarche est la même pour le nourrir un peu plus. Pour préciser les images. Les sons, les odeurs, faire surgir les émotions et apporter du relief.

L’heure arrive à sa fin. Je demande si quelqu’un veut nous le conter avant de nous quitter ?

et voila :

Leur mission pour le lendemain ? Avec la complicité des animatrices, il faudra, soit des photos, soit des images pour préparer nos planches et même les terminer avant midi le mercredi ! Et oui et tout ça dans la joie et la bonne humeur !

Jour deux : le kamishibaï !

Avant de partir la veille, j’avais découpé le conte pour en faire les futures planches. Elles devraient être 10.

Joie, bonheur et excitation quand j’arrive :

« Regarde Christine, on a tout trouvé ! « 

« Et oui les enfants, il y a tout. Bravo ! »

Dans leurs propositions d’images de découpées, je retrouve des enfants, le parc, l’aigle, les chevaux… tout !

Il faut colorier les dessins et peindre les planches de fond.

Couleur sable pour le parc, bleu pour le ciel, vert pour les prairies, noir pour la scène de tristesse.

Certain.e.s font les fonds et d’autres commencent les coloriages. Moi j’installe sur chaque planche les découpages. Il ne manque rien !

A la fin de la matinée, les deus groupes ont fini les planches, ont revu le conte. Tranquillement, en jouant à décrire, à former les phrases, à peaufiner les bruitages…

« A demain les enfants ! »

« A demain Christine, c’était trop bien ! »

La mission est importante pour les animatrices avant demain 9h30 : Elles devront trouver le temps de faire tout plastifier !

Jour 3 : mise en bouche

9h30, GOOOOOOOOOOOOOOO

On s’amuse, on joue avec les marches des animaux, les cris.

On cherche une chanson en commun pour le début du conte.

On choisie des instruments de musique pour lancer le conte.

On distribue les rôles :  Ceux qui veulent conter, montrer les planches, faire les bruitages, chanter, jouer d’un instrument. A chacun.e son rôle !

On fait une pause avec un jeu de bulles et ça y est on essaie tou.te.s ensemble enfin !

La chanson sera une chanson plaintive Arapahos du centre des États-Unis. Tout le monde la connait cette chanson. Elle porte quelque chose de lourd et je comprends pourquoi tout le temps les enfants sans le savoir ont un air grave, doux sur cette chanson.

Ani couni chaounani,
Ani couni chaounani;

Awawa bikana caïna,
Awawa bikana caïna;

éiaouni bissinni,
éiaouni bissinni.

Chacun prend son instrument, l’ambiance est posée. Ils et elles peuvent commencer.

C’est beau. Ils et elles sont investi.e.s, impliqué.e.s. C’est leur conte à eux et ils et elles sont fièr.e.s.

A la fin, chacun.e reprend son instruments, puis le chant et voila. ils et elles l’ont fait.

Je questionne. Tout le monde fait son retour. Les animatrices aussi et puis moi.

Demain dans la journée, leur public sera les grand.e.s et je crois bien que ça va être un chouette moment  

Merci à la mairie de Sayat qui offre ces moments culturels si précieux pour les enfants hors temps scolaire.

Merci à toute l’équipe de l’accueil de loisirs pour son implication, son écoute, sa confiance.

Merci aux enfants qui ont du quand même avoir une petite trouille en voyant les grand.e.s s’installer le vendredi ! Mais voila, des moments comme cela c’est précieux, ça donne confiance, et on est ensemble, et ensemble on en fait des belles choses quand même !

 

A bientôt ailleurs !

 

Christine Butot

pour Les Petits Contes

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